Entre 1917 et 1922, Tulle, préfecture de la Corrèze fut inondée de lettres anonymes malfaisantes.
di VilledeTulle Francia > Limousin > Corrèze
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Descrizione Français (Francese)
Ce
jeu
de
piste historique est conçu par Francette Vigneron à la demande de la Ville de Tulle
Tulle 1917-1922 - L’affaire des lettres anonymes
Sur les traces d’Angèle Laval, alias L’ŒIL DE TIGRE
Il faut reconstituer les coordonnées GPS, en complétant le modèle ci-dessous, pour parvenir à la cache finale.
Les deux zéros sont déjà en place. Il vous faudra donc trouver 13 chiffres en répondant à des questions. Munissez-vous de crayon et papier et soyez attentifs
aux détails !
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Il fallut deux morts, plusieurs familles dévastées et tant de tullistes traumatisés pour qu’enfin la justice démasque l’anonymographe. Il s’agissait de l’insoupçonnable demoiselle Angèle Laval, la trentaine, toujours si discrète et polie. Elle naquit en 1886 au cœur de Tulle, y vécut, y écrivit ses très nombreuses lettres empoisonnées et y mourut en 1967. Son procès, au Palais de justice de Tulle, eut lieu en décembre 1922. Bien que reconnue coupable et condamnée, elle nia jusqu’à sa mort être l’auteure des lettres.
Les lieux du drame (où elle est passée, où vécurent ses victimes, où elle déposait ses missives, etc.) existent encore. En trouvant ces lieux et en résolvant les énigmes, vous parviendrez à l’ultime étape, vous trouverez la CACHE et pourrez y laisser la trace de votre passage. Bonne chasse !
Si vous souhaitez mieux connaître cette affaire passionnante qui connut un énorme retentissement, vous pouvez :
- Vous rendre aux Archives municipales de Tulle (05 55 21 73 02) qui détiennent notamment le dossier de Maître Victor Filliol, avocat d’Angèle Laval. Vous pourrez également y consulter l’ouvrage de référence écrit par Francette Vigneron L’Œil de Tigre, la vérité sur l’affaire du corbeau de Tulle.
- Consulter en ligne le dossier d’instruction détenu et numérisé par les Archives départementales de la Haute-Vienne : archives.haute-vienne.fr. Cliquez sur la loupe et, dans «recherche libre» écrivez «Corbeau de Tulle».
- Vous procurer la bande dessinée documentaire : L’OEIL DE TIGRE (Francette Vigneron / Antoine Quaresma, 2017, éditions Maiade).
Examinez bien ces deux dames en grande conversation ! Elles s’acquittent d’une mission des plus importantes : colporter dans la ville de Tulle les nouvelles, les ragots et les rumeurs. Tout y passe, nul n’y échappe ! Ce sont les célèbres CLAMPES. Le verbe «clamper» vient de l’occitan et signifie «répandre les potins».
C’est en 1984, à la demande d’habitants du Trech (centre-ville ancien de Tulle), que la municipalité confia au sculpteur Pierre Digan la réalisation d’une œuvre sur le thème des clampes. La fontaine du «Coin des clampes» devint immédiatement emblématique de la ville. Un tulliste d’adoption dira avec malice que «Tulle est la seule ville de France à avoir érigé un monument à la gloire de la médisance».
Alors, quel lien entre les clampes et le redoutable pervers qui, sous le pseudonyme de l’Œil de Tigre inonda le cœur de Tulle de lettres anonymes malveillantes, entre décembre 1917 et avril 1922 ? Disons que l’Œil de Tigre était une clampe qui, de l’oral, passa à l’écrit, répandant ce qu’il nommait lui-même les « lettres d’ordures », semant la suspicion, la honte, la peur et la mort !
De là, descendez jusqu’au quai et tournez à droite.
Ce théâtre fut construit de 1900 à 1903 sur l’emplacement de l’ancien collège des Jésuites par les architectes Joseph Auberty et Anatole de Baudot, élève de Viollet-le- Duc. La façade est classée au registre des Monuments Historiques. En 1932, le théâtre fut rénové et transformé en cinéma et prit le nom de L’EDEN, qui fonctionna jusqu’en 1988. Le 8 décembre 1947 eut lieu la projection du film de Clouzot «LE CORBEAU», inspiré de l’affaire des lettres anonymes de Tulle.
Traversez la Corrèze par le pont Charles Lachaud, célèbre avocat né à Treignac (1818-1882).
Ce Palais de justice connut, pour cette affaire, deux événements majeurs :
1/ Le 16 janvier 1922 y furent organisées des dictées, avec le concours du célèbre expert lyonnais, le docteur Edmond Locard. Ces dictées confondirent Angèle Laval.
2/ Le procès d’Angèle Laval eut lieu du lundi 4 au jeudi 7 décembre 1922, dans la salle du tribunal correctionnel. Affluence record, présence de très nombreux journalistes accourus de toute la France, de Belgique, etc.
Angèle Laval fut défendue par deux pénalistes renommés : Maître Victor Filliol de Tulle, et maître André Hesse de Paris. L’enquête avait été conduite par les juges d’instruction Richard puis Malrieu sous l’autorité du Procureur Rigaud. Les débats furent présidés par le magistrat Mettas.
Retraversez la Corrèze, puis, après quelques pas à droite sur le quai, trouvez la rue Roubinet sur votre gauche.
Le 28 janvier 1922, une lettre fut trouvée « dans le corridor du restaurant Bergougnoux », rue Noé. C’était après les dictées (organisées le 16 janvier au Palais de Justice par le juge d’instruction Richard et le docteur Locard, célèbre criminologue) qui avaient démontré la culpabilité d’Angèle Laval. Les 7 autres femmes soumises à ces dictées avaient été mises hors de cause. Angèle Laval avait été laissée en liberté mais on attendait son inculpation d’un jour à l’autre…
Montez les escaliers jusqu’en haut et tournez à gauche.
Le début de l’affaire ! Fin décembre 1917, Jean-Baptiste Moury (40 ans, célibataire, cadre de la Préfecture), reçoit une lettre à son domicile où il réside avec sa mère, au second étage. La missive, non signée, est écrite à la plume, à l’encre noire, en caractères d’imprimerie majuscules. Elle dit : MEFIEZ-VOUS D’ANGELE LAVAL. ELLE CHERCHE A SE FAIRE EPOUSER. C’EST UNE SIRENE, UNE CHARMEUSE. SON AMOUR PORTE MALHEUR.
Stupéfaction ! Angèle Laval, célibataire de 31 ans, est la sœur de son ami et collègue Jean Laval, également cadre de la Préfecture. Jean Laval a fait embaucher Angèle dans le service de Jean-Baptiste en avril 1917 car, s’apprêtant à se marier, il va quitter le domicile familial qu’il partage avec sa mère et sa sœur et souhaite que les deux femmes soient à l’abri du besoin. Depuis toujours, les Laval résident dans la même rue que Jean- Baptiste Moury. Moury décide de s’entretenir avec Angèle Laval qu’il convoque dans son bureau. Elle lui révèle alors qu’elle aussi a reçu une lettre anonyme écrite en majuscules d’imprimerie : « On m’y met en garde contre vous, on affirme que vous calomniez mon frère en le traitant de mouchard, que vous êtes un séducteur et qu’il ne faut surtout pas que je vous épouse ». Dès le lendemain, tous deux apportent les lettres au bureau. Effectivement, c’est la même écriture et le même papier. Ils décident de brûler les lettres dans le poêle et de ne dire mot à quiconque de cette mésaventure, pas même à leurs proches. Ainsi commence la plus longue affaire de lettres anonymes des annales judiciaires !
Rendez-vous au n°95 de cette même rue.
Désiré Schérer était chef de Bureau à la Préfecture. Le 21 mars 1920, dans cette demeure, son épouse donna naissance à leur fils aîné : «un bon gros garçon» écrira l’Œil de Tigre dans l’une des lettres anonymes adressées à Désiré. Ce gaillard deviendra célèbre !
Cette rue de la Barrière vous réserve encore des surprises !
Trouverez-vous l’immeuble où naquit (1886), vécut et mourut (1967) Angèle Laval ?
Son père, Jacques Laval, cordonnier, dont l’échoppe se situait au rez-de-chaussée, et sa mère Marie-Louise, brodeuse, avaient acquis tout l’immeuble. Jacques mourut à 36 ans de tuberculose osseuse. La famille Laval vécut surtout au second étage. Angèle avait un frère, Jean, de 6 ans son aîné, et une tante, Elisa, sœur cadette de leur mère. Cette dernière, couturière, vécut dans cet immeuble jusqu’à sa mort en 1961, dans le même appartement qu’Angèle. Par le 4ème étage, Angèle pouvait accéder à un grand jardin en terrasses dont une porte ouvrait sur les Escaliers de la Barrière.
Étape 8 / La dernière lettre ! / GPS : 45.267480, 1.770349
En descendant cette même rue, vous trouvez sur votre droite un escalier couvert. Descendez jusqu’au palier. C’est là que fut trouvée la dernière lettre anonyme de l’Œil de Tigre, le 21 avril 1922 à 6h25 du matin. C'est le moment où, inculpée depuis peu, elle doit partir pour l'Asile d'aliénés de Limoges aux fins d'expertise mentale. L'usage d'une encre violette (unique dans toute sa correspondance) et la taille des caractères qui augmente de ligne en ligne démontrent le stress d’Angèle Laval qui a compris que le règne maléfique de l’ŒIL DE TIGRE est terminé !
Finissez de descendre l’escalier et traversez l’avenue.
La cathédrale Notre-Dame de Tulle fut construite au XIIème siècle sur l’emplacement d’une abbaye. Le diocèse fut créé en 1317 ; le premier évêque fut Arnaud Ier de Saint- Astier.
Des lettres anonymes y furent découvertes à plusieurs reprises, notamment dans le confessionnal de l’abbé Thiallet. Jean-Baptiste Thiallet, 38 ans, était le Vicaire de la Cathédrale. Il fut cité ou calomnié dans de nombreuses lettres reçues par des Tullistes ; certaines lettres lui furent adressées personnellement qui diffamaient d’autres que lui.
Tournant le dos à la Corrèze, empruntez l’avenue Charles de Gaulle jusqu’à la grande bâtisse qui abrite «la Maison de l’Habitat et de la Mobilité».
À l’époque de l’affaire des lettres anonymes, cette grande maison cossue abritait la Quincaillerie de M. et Mme Fioux. C’est là que vivait leur fille, Marie-Antoinette avec son époux Jean- Baptiste Moury, qui avait jusque-là résidé 36 rue de la Barrière. Ils s'étaient connus à la Préfecture où tous deux travaillaient et s'étaient mariés en avril 1920. La jeune femme fut longtemps soupçonnée d’être l’ŒIL de TIGRE et subit, durant plus de deux ans, menaces et insultes, avant d’être totalement innocentée.
Sur le trottoir d’en face débouche la petite rue du Pas-Roulant. Au numéro 1 vécut Auguste Gibert qui, à cause de deux lettres anonymes, devint fou, fut interné et se suicida à 42 ans, en décembre 1922, laissant une veuve et une fillette. Aimé de tous, il était le Greffier de la Préfecture de la Corrèze.
Au fond de l’avenue, parvenez jusqu’à l’Hôtel de la Préfecture.
La Préfecture de la Corrèze fut inaugurée en 1880. Elle fut érigée sur le parc boisé de 4 hectares du Clos Saint-Bernard. Sur la droite, longeant la rue Souham en pente raide, se situent les bureaux de l’administration préfectorale.
Avant de contaminer tout le centre-ville, les lettres anonymes concernèrent d’abord le préfet et des personnels de la Préfecture.
Jean-Baptiste Moury fut le premier. Le préfet Gervais fut à maintes reprises traîné dans la boue : «Gervais, l’ivrogne, le Sardanapale de la Préfecture»...
Laissant la Préfecture, poursuivez à droite puis, encore à droite vous débouchez sur la place Maschat. Au fond de celle-ci, à gauche, monte la Rue Ménoire que vous empruntez. En haut, poursuivez la montée (environ 100 m de pente raide), jusqu’à atteindre la rue de la Barrussie.
Étape 12 : Jean-Baptiste et Marie-Antoinette Moury y reposent
Poursuivant dans la rue de la Barrussie, vous parviendrez à un portail en fer forgé entre deux piliers.
Indice : A1 – 528 (plan à l'entrée principale)
Question : additionnez le deux premiers chiffres de l’année de naissance de Jean- Baptiste Moury et reportez le résultat à l’emplacement 6.
Étape 13 : La dernière demeure de l’ŒIL DE TIGRE
De l’autre côté de la chapelle du Puy Saint-Clair, Angèle Laval « L’ŒIL de TIGRE » repose aux côtés de son père Jacques Laval, de sa mère Marie-Louise née Maury et de sa tante maternelle Elisa Maury. Angèle est décédée le 16 novembre 1967.
Question : Combien sont les défunts dans cette sépulture? Inscrivez le résultat à l’emplacement 14.
Votre grille de chiffres est remplie. Vous disposez des coordonnées GPS de la dernière étape de ce parcours sur les traces de l’Œil de Tigre. Vérifiez bien vos résultats.
Inscrivez ces chiffres dans une application de géolocalisation (Google Maps, Mappy, etc.) en respectant bien les deux points, la virgule et l’espace derrière la virgule.
Laissez-vous guider jusqu’à la cache.
Dans l’étroite ruelle pentue, l’immeuble présente un porche en pierre et une cour. Il s’agit de l’ancienne école de filles où Angèle Laval fit ses études.
La cache est toute proche. Lorsque vous l’aurez trouvée, ouvrez-la discrètement, à l’abri des regards, inscrivez-y votre nom ou pseudo et la date de votre passage, puis refermez- la bien et remettez-la en place.
Félicitations, vous êtes d’excellents pisteurs !
Profitez de cette aventure pour mieux connaître le cœur de Tulle, ce Trech si riche de monuments et d’Histoire. Promenez-vous à votre guise dans les ruelles et les escaliers, sur les quais.
Vous pourrez visiter le nouveau musée, la Cité de l’Accordéon et des Patrimoines, place Maschat / 05 55 20 28 28 / citedelaccordeon.com / GPS : 45.270879, 1.76976
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